PROCLAMATION DES RESULTATS DE LA COMMISSION D’ATTRTBUTION DES BOURSES (CAB) 2021
Mr le représentant de Mr le Ministre Gilbert Koné KAFANA ;
Mr le représentant de Mr le Ministre de la Santé et de l’Hygiène publique ;
Mr le représentant de Mr le Maire de la Commune de Cocody ;
Mr le représentant de Mr le Président du Conseil Economique et Social ;
Mr le Président de l’ASCAD ;
Chers collègues de l’Académie ;
Chers collègues des Universités et Centres de Recherche ;
Chers amis de la Presse ;
Honorables invités, Mmes et Mrs.
Pour l’exercice de l’année 2021, la Commission des Bourses (CAB) de l’ASCAD a reçu dix-sept (17) dossiers de candidatures pour la bourse de recherche. Les candidats sont issus des différentes universités du pays. On compte en effet :
- 12 Dossiers de l’université FHB
- 03 Dossiers de l’université Nangui Abrogoua
- 01 Dossiers de l’université de Man
- 01 Dossiers de l’université Péléforo Gon Coulibaly (UPGC)
De ces 17 dossiers la CAB en a retenu 10, en fonction de leur conformité aux critères d’acceptabilité établis par la Commission. Ce sont :
- 05 dossiers de l’université FHB
- 03 dossiers de l’université Nangui Abrogoua
- 01 dossier de l’université de Man
- 01 dossier de l’université Péléforo Gon Coulibaly
Ces 10 dossiers ont été soumis à l’analyse de référés spécialistes en raison de deux référés par dossier, en faisant en sorte qu’aucun dossier ne soit examiné ni par le directeur ou membre du jury de thèse du candidat ni par un membre de sa structure de recherche d’origine.
La CAB s’est réunie le 15 septembre 2021 avec l’ensemble des référés pour procéder à un examen de leurs rapports d’expertise, à la compilation des notes d’expertise et au classement des projets de recherche par ordre de mérite.
C’est ici le lieu de remercier, au nom du Président de l’ASCAD, tous nos collègues référés, pour la qualité et la pertinence de leurs rapports. Beaucoup d’entre eux sont maintenant devenus des habitués de notre système.
Pour cette année 2021, l’ASCAD est en mesure d’octroyer trois bourses de recherche. En conséquence, les trois projets en tête du classement sont déclarés éligibles à la bourse ASCAD
Le projet de recherche classé premier a pour thème : « Préparation d’un nouvel antituberculeux traditionnel amélioré »
La tuberculose constitue de nos jours un véritable problème de santé publique en Côte d’Ivoire. Le bacille de Koch (mycobactérium tuberculosis), responsable de cette maladie, est devenu résistant à de nombreuses spécialités pharmaceutiques à moindre coûts. Il est donc devenu urgent d’explorer de nouvelles approches thérapeutiques. Dans cette optique, ce projet vise une exploitation scientifique de plantes médicinales africaines qui ont montré leur efficacité dans le traitement de la tuberculose en Afrique forestière, mais dont les principes actifs sont méconnus. Pour ce faire les chercheurs de ce projet se sont intéressés à l’étude chimique et biologique de deux plantes bien connues de la famille des Annonaceae, à savoir Cleistopholis patens et Cleistopholis glauca. Les huiles essentielles et les composés non volatiles de ces deux plantes seront extraits et leurs activités anti bactériennes seront évaluées sur une souche de Mycobactérium tuberculosis
A la lumière de leurs résultats, les auteurs comptent mettre au point un Médicament Traditionnel Amélioré (MTA) qui sera plus accessible aux populations vulnérables
La moyenne des notes attribuées au projet est de 15,82/20, avec la Mention Bien
Le montant de la contribution de l’ASCAD au financement du projet est de 4 500.000 Frs CFA
Docteur OUATTARA Zana Adama, chercheur principal d’une équipe de recherche à l’université Nangui Abrogoua, présentateur du projet, en est l’heureux lauréat.
Le projet de recherche classé deuxième a pour thème : « Plantes antivirales et symptômes associés dans la lutte contre la COVID-19 : enquête ethno-médicinale dans le Département d’Issia (Côte d’Ivoire) et évaluation in silico de quelques phyto-composés potentiels »
Dans le contexte actuel de la lutte mondiale contre la pandémie de la Covid-19, toute démarche scientifique visant à mettre au point des remèdes efficaces contre cette pandémie, mérite d’être encouragée. A côté de la stratégie vaccinale, la recherche de phytomédicaments comme alternative thérapeutique est une voie prometteuse dans la lutte contre le coronavirus, dans les pays comme la Côte d’Ivoire dont la flore renferme des plantes à fortes potentialités médicamenteuses.
C’est dans cette voie que s’inscrit la démarche de recherche proposée dans ce thème avec quatre principales étapes, à savoir :
1) Une enquête ethno-médicinale dans la région de Daloa, visant à répertorier les plantes utilisées dans le traitement des symptômes qui sont le plus souvent associés à l’affection par la covid-19
- La mise en évidence des principaux constituants chimiques de ces plantes
- La recherche des activités antivirales de ces constituants chimiques, à travers l’étude des affinités moléculaires, au moyen de la technique informatisée dite du Docking moléculaire. Il s’agit d’un amarrage entre les structures virtuelles en trois dimensions des phytocomposés chimiques et celles des principaux récepteurs protéiques du coronavirus. La capacité de liaisons des ligands permettra de déterminer les meilleures interactions moléculaires et d’évaluer les potentialités inhibitrices des phytocomposés, principalement sur la protéase principale (Mpro) du SARS CoV-2 (virus de la covid-19)
- La détermination de la toxicité des extraits actifs des plantes sélectionnées.
La moyenne des notes attribuées au projet est de 15,42/20, avec la Mention Bien
Le montant de la contribution de l’ASCAD au financement du projet est de 4 000 000Frs CFA.
Docteur BENE Kouadio, Maître Assistant, chercheur principal d’une équipe de recherche à l’université NANGUI Abrogoua, présentateur du projet, en est l’heureux lauréat
Le projet de recherche classé troisième a pour thème : « Formulation d’un complément alimentaire antioxydant et immunostimulant à partir des extraits de fruits de Rapphia spp. pour la prise en charge de la Covid-19 »
A l’instar du précédent projet, celui-ci s’inscrit dans la recherche de stratégies de lutte contre la pandémie de la Covid-19 en s’appuyant sur les potentialités médicinales des ressources végétales de la Côte d’Ivoire.
Les fruits du rapphia, largement consommés par certaines populations ivoiriennes, sont connus de l’avis des chercheurs du projet, pour leur potentialités anti-oxydantes et leur utilisation dans le traitement de maladies à stress oxydatif telles que le diabète, le paludisme, l’hypertension. Leur utilisation dans la lutte contre la covid- 19, pourrait être une voie prometteuse pour réduire le stress oxydatif lié à cette pandémie et renforcer le système immunitaire des patients à risque.
Dans l’optique de promouvoir une exploitation plus rationnelle des potentialités antioxydantes des fruits du rapphia, ces auteurs se proposent de mettre au point la formulation galénique d’un complément alimentaire à partir des extraits de ces fruits. Ce complément alimentaire pourrait être associé plus efficacement à une thérapeutique contre les maladies à stress oxydatif en général et en particulier contre la covid-19.
Cette mise au point passera par l’évaluation du potentiel antioxydant des extraits des fruits du rapphia, la connaissance de leurs constituants en nutriments minéraux et antioxydants et leurs effets immunostimulants
La formulation galénique sera proposée sous forme de soluté et de poudre.
L’efficacité du complément alimentaire et sa biotolérance seront testées sur des rats ou des lapins diabétiques.
La moyenne des notes attribuées au projet est de 15,14/20, avec la Mention Bien
Le montant de la contribution de l’ASCD au financement du projet est de 2 900 000 Frs CFA
Docteur SYLLA Youssouf, chercheur principal d’une équipe de recherche à l’université NANGUI Abrogoua, présentateur du projet, en est l’heureux lauréat.
C’est ici le lieu de remercier, au nom du Président de l’ASCAD, Mr le Ministre Gilbert Koné KAFANA, dont la contribution financière substantielle, a facilité la programmation de cette troisième bourse.
Je terminerai en félicitant, non seulement nos trois lauréats pour leur performance, mais aussi leur université d’origine (Nangui Abrogoua) qui vient, comme on dit, de rafler la mise.
Je vous remercie.
Professeur DIOPOH K. Jacques
Membre de la CAB