Séminaire International
« Cultures Endogènes et Education en Afrique »
27-28-29 novembre 2024
Amphi A. DIAWARA
Université Félix Houphouet-Boigny
Allocution du professeur Aké G. M. N’GBO
Président de l’ASCAD
- Monsieur le Président de la Chambre Nationale des Rois et Chefs Traditionnels de Côte d’Ivoire, Sa Majesté, Nanan AMON TANOE ;
- Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Professeur Adama DIAWARA ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des chefs d’Institution de la République ;
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Ministres ;
- Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ou Représentants des Missions Diplomatiques ;
- Professeur BALLO Zié, Président de l’Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody ;
- Eminents Académiciens ;
- Messieurs les Doyens et les Directeurs des Ecoles Doctorales SCALL et SEJPG
- Mesdames et Messieurs les Enseignants-Chercheurs et les Chercheurs, chers collègues ;
- Chers amis de la Presse ;
- Chers Doctorants et chers Etudiants ;
- Mesdames et Messieurs distingués invités et participants à ce Séminaire, en vos rangs grades et qualités
- En supposant tout protocole respecté,
Je voudrais vous adresser mes respectueuses salutations et vous remercier de votre présence massive et distinguée à ce rendez-vous académique majeur.
Qu’il me soit permis, au nom de l’ASCAD, de témoigner notre gratitude à Monsieur le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique pour avoir accepté de présider ce Séminaire malgré son calendrier très chargé en cette fin d’année.
Je voudrais féliciter le Comité Scientifique et le Comité d’organisation du Séminaire pour le travail intense et efficace qui a été réalisé pour la tenue de cette rencontre.
C’est l’occasion de saluer particulièrement Je voudrais saluer le Président du Comité Scientifique, le Professeur Pierre KIPRE qui a bien voulu accepter de présider ce Comité et également de prononcer la conférence inaugurale sur :
« De la nécessité d’une renaissance culturelle en Afrique »
Je voudrais remercier le Vice-Président du comité, Professeur Kanvally FADIGA et le Coordonnateur de ce Comité, Professeur Yakouba KONATE par ailleurs Vice-Président de l’ASCAD ainsi que tous les autres membres du Comité Scientifique et du Comité d’Organisation.
Je profite également pour présenter par avance les excuses du comité pour tout manquement qui pourrait créer des désagréments.
C’est également l’occasion de témoigner la reconnaissance de l’ASCAD à l’Université Félix Houphouet-Boigny, à travers son Président Professeur BALLO Zie pour avoir accepté d’abriter ce Séminaire.
Je voudrais souhaiter la bienvenue au Séminaire sur « Cultures Endogènes et Education en Afrique » à nos hôtes venus de la sous-région, du Bénin, du Burkina Faso, du Nigéria et de la France et des Etats-Unis.
Merci d’avoir accepté d’effectuer le déplacement et de présenter une communication montrant, votre intérêt au thème du Séminaire organisé par l’Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines.
Merci également à toutes et tous ceux des Universités et des Centres de Recherche de Côte d’Ivoire qui ont proposé une communication et qui auront l’occasion d’enrichir les débats.
Excellences, Mesdames et Messieurs, distingués invités,
C’est avec un immense honneur que l’ASCAD organise ce Séminaire qui est une activité transversale permettant de mener ensemble la réflexion sur l’avenir de nos sociétés, des sociétés africaines à travers le prisme des cultures endogènes qui constituent l’ADN de nos sociétés et un levier pour affronter les défis mondiaux.
« Comme le dit un adage bien connu : Un arbre sans racines ne résiste pas aux vents. C’est à ces racines, nos cultures, que je souhaite au nom de l’ASCAD rendre hommage aujourd’hui. »
Cultures Endogènes et Education en Afrique
Ce thème est au cœur des défis actuels de nos sociétés. En effet dans un contexte où l’éducation doit non seulement transmettre des savoirs universels mais aussi ancrer les jeunes générations dans leurs racines, cette réflexion collective est indispensable.
Le thème renvoi à la question suivante :
- Quelle éducation pour quelles sociétés en Afrique ?
- Quelle est la relation biunivoque entre les cultures endogènes et l’éducation ?
Le Grand Maître chinois Kongzi, appelé Confucius par latinisation, avait compris cela, lui qui a vécu entre 551-479 an avant Jésus-Christ.
Pour lui, l’éducation n’est pas simplement la transmission de connaissances ; il s’agit de former le caractère, d’inculquer des valeurs morales et de préparer les personnes non seulement à réussir dans la vie, mais surtout à apporter une contribution positive à la société.
Par ses enseignements, le grand Maître Kongzi a cherché à former des personnes non seulement instruites, moralement intègres et socialement conscientes. En substance, sa philosophie de l'éducation visait à construire une société meilleure par le développement holistique des personnes.
Mesdames et Messieurs,
L’éducation ne peut donc se faire en dehors des cultures endogènes de la société.
L'éducation était considérée comme un outil fondamental d'harmonie sociale et de développement moral et des vertus telles que la droiture, l’intégrité, la loyauté et le respect dans le cadre de l’éducation étaient cultivées.
Les concepts de bienveillance, d’humanité, de bienséance et d’apprentissage étaient omniprésents dans l’éducation.
Le Grand Maître Konzi a également introduit l’idée de méritocratie dans l’éducation.
Sa philosophie en matière d’éducation interpelle sur une éducation contextuelle pour assurer une continuité culturelle à travers la transmission intergénérationnelle des cultures endogènes et des efforts pour réconcilier les savoirs endogènes avec une mondialisation souvent uniformisante.
Mesdames et Messieurs
L’expertise des scientifiques et des Académies pour ancrer durablement les cultures endogènes dans les politiques de développement est nécessaire.
L'ASCAD, Académie des Sciences, des Arts, des Cultures d’Afrique et des Diasporas Africaines, qui de par son objet est un carrefour des savoirs africains et des cultures endogènes, a un rôle important à jouer dans ce processus. Ce séminaire en est une illustration.
L’ASCAD est consciente et entend jouer son rôle dans la production de connaissances adaptées et dans les conseils et suggestions aux Pouvoirs Publics.
Il est important de faire appel à la responsabilité collective des scientifiques, des éducateurs et des Pouvoirs Publics à devenir des catalyseurs du changement éducatif en Afrique pour former des générations disposant d’outils pour relever les défis de demain.
L’Afrique est dépositaire d’un patrimoine culturel et intellectuel inestimable pourtant, nos systèmes éducatifs, reflets encore des héritages coloniaux n’intègrent que marginalement les cultures endogènes.
Nos cultures endogènes regorgent de savoirs utiles en agriculture, en pharmacopée, en arts et dans bien d’autres domaines.
Elles offrent également des valeurs ancestrales comme la solidarité et le respect de l’environnement qui peuvent enrichir nos politiques éducatives et sociétales.
Il s’agit de se projeter dans un avenir où la modernité s’appuierait sur les racines culturelles pour générer des sociétés équilibrées et résilientes.
L’histoire nous enseigne que les civilisations qui prospèrent sont celles qui savent puiser dans leurs racines pour s’adapter aux défis de leur temps.
Ensemble, nous pouvons transformer la diversité de nos cultures en moteur d’un progrès durable, inclusif et enraciné.
Mesdames et Messieurs,
Je vous remercie de votre attention.
Fait à Abidjan le 27 novembre 2024
Professeur Aké G.M. N’GBO
Président de l’ASCAD