PRIX ASCAD
PROGRAMME : CONTRIBUTION DE L’ASCAD À LA CRÉATION ET L’ANIMATION DES SAVOIRS
PROJET : L’AUTONOMISATION DE LA FEMME
Mesdames et Messieurs,
Je suis heureux de prendre part à cette édition du Prix de l’ASCAD, la toute première depuis notre arrivée à la tête de l’institution. Ce prix est l’un de nos programmes majeurs d’enracinement sociétal de notre Académie. Celui-ci passe par le « Retour à nos compatriotes, ce qu’ils nous ont donné, c’est - à - dire les moyens pour l’acquisition des Savoirs ». Voilà le sens de l’évènement. Il s’inscrit dans la Vision et le Plan stratégique de l’ASCAD.
A l’occasion de cette cérémonie, je m’en voudrais de ne pas souligner le contexte scientifique dans lequel le programme se déroule ; je veux parler d’excellence, la colonne vertébrale de notre institution, et qui fait du renforcement des capacités, l’opérateur tactique de premier plan. Ainsi, alors que nous n’avons pas assez de moyens, nous avons décidé de dégager de notre dotation, une petite part pour récompenser le mérite, car c’est bien le mérite qui nous conduira à la société durable.
Mais lorsque la saine compétition porte sur l’un des enjeux majeurs de la durabilité, qu’est l’autonomisation de la femme, elle est davantage chargée de sens. Le thème de l’autonomisation de la femme peut, peut paraître galvaudé, si l’on se méprend à le placer dans le courant féministe. Au contraire, celle dont il s’agit ici est un concept de la théorie systémiste, stratégique et tactique du développement, qui dispose que chaque Acteur, doit avoir son autonomie et sa logique propres, pour jouer son jeu individuel et/ou de groupe, avant de se fondre dans la logique globale du système. Cette question est bien plus importante que celle du Genre.
Ainsi, le maintien sous diverses formes de tutelle négatives de cette importante frange de la population que sont les femmes, est certainement l’un des facteurs les plus bloquants du développement en Afrique. Cette situation demande à être mieux problématisée pour recevoir le traitement approprié.
C’est la raison pour laquelle, pour donner suite à l’excellent travail mené par la Commission du prix, j’envisage de réunir un groupe de travail qui sera chargé de dépouiller les travaux des candidats, d’en dégager un modèle verbal, et le décliner en programmes, projets et activités. Une telle contribution, inspirée de la prospective stratégique, apporterait de la valeur ajoutée à notre programme des prix, et un soutien aux politiques publiques de développement durable.
Tout cela pour dire tout le mérite qui revient à notre éminent Confrère, le professeur Tuo-Touré et son équipe. J’ai reçu le rapport complet de la session 2018 ; cela représente un travail colossal dont nous devons féliciter le jury.
J’ai pu noter aussi le professionnalisme et la rigueur avec lesquels les fiches d’évaluation ont été conçues, appliquées et traitées. Toute chose qui permet d’apprécier la haute portée scientifique et technique du processus de désignation du lauréat. Alors, félicitations à tous ceux qui ont pris part à cette compétition, avec naturellement, une mention spéciale au lauréat.
Après autant d’années de fonctionnement de ce programme, le moment est venu, semble-t-il pour nos compatriotes, d’encourager cette forme de promotion de la connaissance. J’en appelle donc aux bonnes volontés pour que le programme reçoive des fonds additionnels. Faut-il rappeler que c’est par la voie du mécénat et du sponsoring que des pays de l’Hémisphère ont fait des connaissances, les fondations de leur puissance.
Notre pays, qui est déjà une puissance économique, devrait accroître ses chances de durabilité par un engagement accru de ses secteurs public et privé dans l’aide à l’innovation par le genre d’activité qui nous rassemble aujourd’hui. Merci
Pr. HAUHOUOT ASSEYPO Antoine